Ce charter d'expulsés qui n'est jamais parti
(16/11/06
- 16h00) Le cafouillage de la première expulsion par «vol groupé» vers
la Chine a coûté très cher au contribuable français. Plus de 300 000
euros auraient ainsi été déboursés pour affréter un avion... qui n'a
jamais décollé.
Le 18 juillet 2006, à Paris, un accord de coopération bilatérale en
matière de sécurité était signé par le ministre de l'Intérieur, Nicolas
Sarkozy, et son homologue Zhou Yongkang. Pékin acceptait d'accueillir
un premier charter de clandestins sur son sol dès la rentrée. Mais
cette opération s'est soldée par un fiasco: la partie française s'est
aperçue, tardivement, qu'elle ne disposait pas des autorisations
nécessaires au survol de certains territoires. Les documents n'avaient
apparemment pas été déposés dans les délais.
Le 8 septembre, l'Airbus, qui devait transporter les 58 clandestins,
est donc resté cloué au sol. 25 d'entre eux ont été dirigés d'urgence
vers des vols réguliers par la Police aux frontières (PAF), mais
d'autres ont été remis en liberté, la durée de leur rétention étant
dépassée.
Contactée, la direction générale de la police a tenu à préciser qu'il
n'existe «aucune difficulté» avec la Chine, mais que «les modes
opératoires se mettent en place progressivement, nécessitant une
période de calage».
Eric Pelletier L'express