Les RG éliminent Ségolène Royal au 1er tour
Source NOUVELOBS.COM
Info Obs Une enquête des Renseignements généraux donne Nicolas Sarkozy en tête devant Jean-Marie Le Pen et François Bayrou au coude à coude. Les RG démentent. Nouvelobs.com maintient.
Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, François Bayrou et Jean-Marie Le Pen (Reuters)
La Direction Centrale des Renseignements Généraux est en possession d’une enquête confidentielle sur l’état de l’opinion qui annonce l’élimination de Ségolène Royal au 1 er tour. Cette enquête, effectuée dans le cadre des missions de prise de température de l’opinion sur des thèmes non politiques, baptisée "Mercure", est effectuée sur un échantillon de 15.000 personnes sur tout le territoire français. Officiellement, les Renseignements Généraux ne font plus de sondages électoraux. Mais, ces dernières semaines, les RG régionaux ont eu pour consigne de faire remonter des informations sur le vote du premier tour.
Déflagration
Les informations, centralisées, cette semaine, par une cellule d’une
dizaine de fonctionnaires, rue des Saussaies, à Paris, sont destinées à
nourrir la réflexion du ministre de l’Intérieur. Ce sondage "Mercure",
donnant Nicolas Sarkozy en tête, Ségolène Royal éliminée, et François
Bayrou et Jean-Marie Le Pen au coude à coude, avec une "conjoncture
positive" pour ce dernier, pourrait annoncer un deuxième tour entre
Nicolas Sarkozy et le leader du Front National.
Cette information, que la place Beauvau ne peut révéler, pourrait
provoquer une déflagration politique. Certains informateurs précisent
que l’annonce d’une défaite possible de la candidate socialiste au
premier tout pourrait réveiller les indécis et les encourager à
retourner vers un vote en sa faveur dès le premier tour. "Certains
candidats, Sarkozy, ou Bayrou, n’ont aucun intérêt à divulguer les
résultats de ce sondage, souligne un fonctionnaire des RG. La
révélation de cette info pourrait faire remonter Madame Royal…"
Les RG démentent
Les Renseignements généraux (RG) ont démenti en fin d'après-midi avoir
réalisé une telle enquête. "Depuis le 15 juillet 2004, nous n'avons
plus le droit de nous livrer à des prévisions électorales", a-t-on
déclaré à la Direction des RG. "Cet article n'a aucun fondement de
vérité", a-t-on ajouté.
Selon une source proche des RG, en aucun cas ce service ne serait livré
à une telle enquête, a fortiori sur 15.000 personnes, ce qui aurait
exigé des moyens considérables.
En revanche, on n'exclut pas que le secrétariat général ou un autre
service du ministère de l'Intérieur ait commandé une enquête d'opinion
à un institut spécialisé, comme cela a été fait il y a quelques mois en
liaison avec d'autres organismes.
Confirmation
Selon nos sources, contrairement au démenti officiel, les RG ont bien livré une enquête sur les intentions de vote des Français. "Ils ne peuvent faire autrement que nier cette activité, car elle est devenue illégale depuis trois ans", confirme un collaborateur du ministère de l'Intérieur, qui poursuit: "En réalité, il ne s'agit pas à proprement parler d'un sondage, mais plutôt d'une étude qualitative améliorée". Nicolas Sarkozy y est largement en tête, entre 25 et 26 %, suivi de loin, à 19 %, par Le Pen, Bayrou, et, dans un mouchoir, Ségolène Royal. Cette dernière est donc légèrement distancée et peut revenir dans la course à tout moment. C'est pour cette raison que la direction centrale des RG dément sa "disqualification" au 1er tour, selon l'expression même des enquêteurs. S.R.