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5 juillet 2007

Devedjian, Sarkozy, G8 : l’image parasite refait surface, s’installe et dure

A moins de dix jours d’intervalle, deux vidéos diffusées sur des canaux parallèles ont provoqué une réaction publique au sommet de l’Etat. Reprise d’une séquence diffusée le 8 juin sur la RTBF, la vidéo « Sarkozy au G8 », d’abord ignorée par les médias et les services de l’Elysée, a fini par faire l’objet d’un démenti de la part du chef de l’Etat en personne lors de son interview télévisée sur TF1 le 20 juin dernier. L’audience cumulée de cette vidéo dépassant alors les quinze millions de vues, personne ne s’est étonné qu’un grand journaliste mentionne devant Nicolas Sarkozy des images qui n’avaient encore été montrées par aucun jounal télévisé et qui n’avaient par conséquent pas le caractère d’un fait d’actualité reconnu.

Aujourd’hui, c’est le dérapage de Patrick Devedjian qui entraîne, plus rapidement cette fois, une réaction du président de la République, diffusée dès la mi-journée du vendredi 29 juin par les journaux télévisés, en même temps que ceux-ci donnaient connaissance de la vidéo.

Les controverses provoquées par les vidéos en ligne sont devenues familières au cours de la campagne présidentielle. On pouvait penser que les usages de ce média allaient disparaître en dehors du cadre de l’affrontement électoral. Certains minimisaient justement l’effet des vidéos sur internet en raison de ce contexte particulier. D’autres préparent déjà leurs armes pour les élections américaines ou les prochaines municipales. Pourtant, loin de s’éteindre avec la campagne, l’image parasite refait surface et semble s’installer dans le quotidien et la durée. Dans les deux exemples récents, c’est la première fois qu’un chef de l’Etat en exercice prend en compte ces OVNI médiatiques . En y répliquant, il leur confère un brevet d’existence des plus officiels, en même temps qu’il en banalise l’usage, ramené à celui d’un média ordinaire.

Elections ou pas, ces deux cas montrent qu’il va falloir se faire à ce mode d’expression rebelle, désormais entré dans nos habitudes de communication. L’héritier en droite ligne de "Vidéo-gag" a accédé au rang de média à part entière. On peut craindre que des esprits chagrins, inquiets de l’odeur de poubelle qui en émane, pensent utile de limiter par les moyens de la loi ses débordements menaçants. Reste à savoir si un tel encadrement est possible. Rien n’est moins sûr. Après la preuve récente des liens de Dailymotion avec le pouvoir, la séquence Devedjian apporte la démonstration que le portail n’est pas soumis à une censure politique. Non parce que ses responsables s’y opposent, mais parce qu’il est à peu près impossible de procéder à une forme efficace de contrôle a priori dans un tel cadre. Les usages parasites des plates-formes sont issus de la logique même qui les fonde – et si d’aventure l’une d’entre elles y contrevenait, les usagers iraient tout simplement retrouver ailleurs les conditions auxquelles ils estiment avoir droit – la publication immédiate sans contrôle éditorial préalable. On ne reviendra pas en arrière. Nicolas Sarkozy lui-même confirme qu’il en a pris conscience, en suggérant que la meilleure réponse est de banaliser ces contenus.

André Gunthert

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