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18 mars 2008

Second tour des élections municipales et cantonales, les mots de la presse

La semaine passée, nous nous étions intéressés à la difficulté des rédactions de trouver le mot qui résumera le mieux le premier tour des élections présidentielles. Une semaine plus tard, même casse-tête pour les journalistes français et européens, visite guidée.

             

          A part Le Figaro, qui titre sur la « belle victoire de Gaudin », tous les autres journaux mettent en avant la victoire de la gauche. Le titre du Figaro fait d’ailleurs figure de lot de consolation, mais aussi de cas à part, pour Libération, ce serait faire preuve de « mauvaise fois soviétique » que de soutenir que la droite n’a pas perdu ces élections. Ce journal joue le titre humoristique en passant du président « bling bling » à l’expression cartoonesque « et bling ! ». Laurent Joffrin dans son édito utilise les termes de « désaveu cinglant » et même de « fiasco ». Il est relayé par toute la rédaction, on peut d’ailleurs lire que « l’UMP voulait croire à la bourrasque, c’est une tornade qui s’est abattue hier sur le parti présidentiel ». Si l’on regarde encore un peu plus à gauche, L’Humanité titre : « la gauche confirme » et parle d’un « nouvel échec pour Sarkozy-Fillon ». Pour Pierre Laurent, éditorialiste, « la sanction est claire et nette ». Le Parisien - Aujourd’hui en France, parle de « déferlante ». Pour eux, « Nicolas Sarkozy à bel et bien reçu une claque ». S’intéressant à Metz, qui a pour la première fois depuis 1848 un maire de gauche, les éditorialistes affirment que la gauche va devoir gérer sa victoire. Sur le web, Le Monde titrait que « le succès de la gauche aux municipales confirme sa dynamique locale » puis que la droite a été « sanctionnée aux élections municipales ». Passé le titre que nous citions, Le Figaro affirme que la gauche possède maintenant « une force de frappe territoriale considérable », mais Etienne Mougeotte, loin de parler de désaveu, en appelle à des « réformes, plus vite, plus fort ». Reconnaissant que la gauche a obtenu une « écrasante victoire », Olivier Pognon a une expression surprenante « la droite sauve Marseille », on se demande de quoi Marseille a été sauvée, mais c’est ainsi.

 Avant de passer à la presse européenne, notons un autre fait marquant dans les colonnes de nos journaux, les réactions à contre-courant des ministres du gouvernement. L’Humanité cite quelques phrases-clés : « la majorité est un peu égratignée » (Brice Hortefeux), « le second tour des élections est un rééquilibrage entre la droite  et la gauche » pour Patrick Devedjian, alors que Jean-François Copé parle de « conjugaison des impatients  des mécontents. ».  Dans l’édito d’Aujourd’hui en France, les journalistes écrivent : « sur les plateaux de télévision, les leaders de l’UMP avaient beau, une fois de plus, minimiser la portée du scrutin, insistant sur ses enjeux locaux et niant la vague rose puisque Marseille a résisté, les faits sont là. ». Libération affirme « vous avez perdu et bien perdu ces élections municipales, vos affidés, vos porte-voix et votre Premier ministre ont beau soutenir le contraire, ce premier scrutin, tenu dix mois après votre élection, se solde par un désaveu cinglant ». Laurent Joffrin continue sur le même ton, « dans un sondage portant sur 44 millions de personnes interrogées, ce qu’on avait deviné : le charme sarkozien s’est rompu en quelques mois ». Notons que les termes utilisés sont plus nets que ceux de la semaine passée.

Ces analyses présentées, regardons ce qu’il en est chez nos voisins européens. Commençons par l’Espagne qui a été très réactive et qui dès hier soir donnait déjà des informations sur le scrutin. Pour El Mundo, « La droite française subit un revers au deuxième tour des élections municipales ». El pais va plus loin en affirmant que l’impopularité du président français a été un boulet pour l’UMP qui a même perdu des villes qu’ils tenaient depuis des décennies, ce journal titre : « la gauche émerge comme force d’opposition ». Nos voisins italiens sont encore plus sévères sur le constat, le Corriere de la Sera titre « La France punit Sarkozy » alors que La Repubblica préfère : « Les élections en France, un coup pour Sarkozy ». Ces titres sont retrouvés chez d’autres de nos voisins européens, le Financial Times parle aussi de « coup pour Sarkozy » et le journal munichois, le Süddeutsche Zeitung titre « Les Français punissent Sarkozy aux élections municipales ». L’humour suisse a encore marqué des points ce matin avec ce titre de La Tribune de Genève : « La France d’en bas inflige une claque au pouvoir ». Ils analysent tout de même plus en détails cette élection en affirmant que « Déjà majoritaires dans les régions, les socialistes possèdent désormais plus de villes et de départements que la droite. Le MoDem est l’autre grand perdant avec l’UMP de Sarkozy. ». Les quotidiens belges n’ont pas non plus manqué de réagir sur ce scrutin, Le Soir évoque un « sévère avertissement », et parle même d’« un vote sanction qui devrait pousser le président à (ré)agir. ». Malgré son titre très net, « la gauche l’emporte très largement », La Libre Belgique est plus modérée, le journaliste évoque « une vague rose à l’égal de la vague bleue de 2001. ».

 

Vous l’aurez compris, bien que les résultats donnés par les journaux soient en grande majorité des résultats définitifs, il n’est toujours pas possible de donner une interprétation claire et objective. La seule chose qui semble faire consensus, c’est que le MoDem va avoir du mal à s’en relever. « Le MoDem risque aujourd’hui d’être éliminé pour un certain temps de la scène nationale » écrit même Le Parisien ; Le Figaro surenchérit en écrivant que François Bayrou « aura beaucoup de mal, dans les mois à venir, pour trouver l’oxygène nécessaire afin d’aller jusqu’en 2012 sur sa route solitaire, refusant les sentiers de la majorité autant que ceux de l’opposition », affaire à suivre.

AUTEUR : arretsurlesmots
   

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