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27 mars 2008

Nicolas Sarkozy réorganise l'UMP pour faire contrepoids à François Fillon

Pour tenter de redoper une UMP ébranlée par la défaite aux élections municipales et pour installer un contrepoids à l'influence croissante de son premier ministre, Nicolas Sarkozy a directement orchestré depuis l'Elysée la réorganisation de son ancien parti.

Le nouvel organigramme, qui doit être officiellement présenté vendredi 27 mars, consacre l'ascension à droite de Xavier Bertrand, 43 ans, le ministre des affaires sociales, et de Nathalie Kosciusko-Morizet, 34 ans, la secrétaire d'Etat à l'écologie. Ils devraient devenir tous deux secrétaires généraux adjoints de l'UMP, aux côtés de Patrick Devedjian, l'actuel secrétaire général et de Jean-Pierre Raffarin, premier vice-président du conseil national.

Les nouveaux équilibres définis par Nicolas Sarkozy sont la résultante d'une précise mise en scène des rapports de force au sein de la majorité. La montée de Xavier Bertrand au sein du parti du président est le message le plus fort délivré par le président de la République. Elle traduit sa volonté d'instituer un contrepoids à son premier ministre. François Fillon jouit d'une cote de popularité largement supérieure à celle du chef de l'Etat et d'une autorité de plus en plus affirmée sur le groupe parlementaire.

Lors du remaniement post-électoral, le premier ministre, qui se méfie de Xavier Bertrand, avait obtenu un rééquilibrage des forces politiques au sein de son équipe : le portefeuille du ministre du travail n'avait pas été renforcé, comme il l'espérait, du dossier de l'emploi, laissé à Christine Lagarde et confié même à un nouveau secrétaire d'Etat auprès de la ministre de l'économie, Laurent Wauquiez. Le ministre du développement durable, Jean-Louis Borloo, et la ministre de l'économie avaient été renforcés de quatre secrétaires d'Etat chacun.

Nathalie Kosciusko-Morizet est promue après sa victoire électorale, le 16mars, à la mairie de Longjumeau. Cette promotion à l'UMP traduit l'émergence, parmi les jeunes ministres du gouvernement de François Fillon, d'une forte personnalité, ambitieuse, jugée apte par le président à contrebalancer l'appétit médiatique de Xavier Bertrand.

Dominique Paillé, qui doit céder la place à ces deux nouveaux secrétaires généraux adjoints, devrait hériter du porte-parolat de l'UMP. Flanqué de deux nouveaux adjoints, Patrick Devedjian, fortement contesté après les défaites essuyées par l'UMP aux élections municipales et régionales, est mis en liberté surveillée. Ce fidèle compagnon de route de M.Sarkozy a avait bien tenté d'atténuer l'échec de la majorité, en parlant de "défaite relative". Il reconnaissait cependant que l'UMP devrait "tirer les conclusions" de cet "avertissement".

Il n'en reste pas moins que l'autorité de M.Devedjian a été minée. Même dans son département des Hauts-de-Seine, le secrétaire général a dû faire face à la contestation menée par Isabelle Balkany, une autre proche du chef de l'Etat, qui avait un temps menacé d'aller siéger avec les non-inscrits. "Je lui ai rappelé que Mao Tsé-toung était mort et que nous n'étions pas au comité central du parti communiste", s'était emportée MmeBalkany, avant de revenir à de meilleures dispositions.

"Plus de chef d'orchestre" Dans un entretien à L'Express du 27 mars, un autre proche du président, Christian Estrosi, qui a quitté le gouvernement après avoir été élu maire de Nice, tire à boulets rouges sur une UMP où "il n'y a plus de chef d'orchestre". "Nous ne faisons plus bouger les lignes, nous ne portons plus aucun message, nous n'apportons plus aucune proposition concrète", dénonce ce fidèle.

Défait aux municipales à Reims, Renaud Dutreil a quant à lui estimé que l'étiquette UMP avait été un "fardeau" durant la campagne. Le député de la Marne se félicite de la promotion de M. Bertrand :  "C'est assez logique. Il est considéré comme quelqu'un qui réussit, c'est une valeur montante.L'UMP doit rappeler au gouvernement qu'il est au service du président de la République." Une flèche supplémentaire à destination de M.Fillon, dont M.Dutreil considère qu'il "ne donne pas le sentiment qu'il est un grand réformateur, en tout cas pas à la hauteur de ce que notre pays attend".

M.Sarkozy, en mettant ainsi deux fers au feu, joue ouvertement le jeu de la concurrence. Un rééquilibrage qui risque aussi d'attiser les ambitions.

Christophe Jakubyszyn et Patrick Roger

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