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28 mars 2008

God save Sarkozy

God save Sarkozy                         Après Disneyland, le château de Windsor. Rien ne sera épargné à une République régulièrement grimaldisée par son tenancier. “Visite de Carla Bruni et de son compagnon à la reine” titre le site Rue 89 non sans justesse. Heureusement il faut faire cour(t). Bon prince M. Sarkozy a emmené dans sa suite Rama Yade, Rachida Dati et Dadou, sa maman, histoire de mieux partager son bonheur. Difficile quand même de se faire à cette soi-disant nouvelle façon de faire de la politique. La queue de pie ne fait pas le gentleman même si pour une fois il n’a pas envoyé de SMS sous le nez de la reine.

L’élégante tenue façon année 50 ne fait pas plus Jackie Kennedy. Autre temps autre mœurs. La défunte first lady n’étalait pas son corps dénudé dans les pages glacées des magazines. Elle n’envahissait pas plus les petits écrans de ses concitoyens à travers de lucratives publicités pour une marque automobile. Sans être désobligeant, Carla Bruni dans son comportement présente plus de similitudes avec la sulfureuse Marilyn Monroe.

C’est là tout le problème de Nicolas Sarkozy, afficher un penchant affirmé pour des marques de luxe avec un esprit de nouveau riche. On connaissait les tics nerveux de Sarko, il faut désormais lui faire crédit de son toc. Il a un comportement qui n’a rien de présidentiel, alors, il se travestit. Son voyage londonien lui donne l’occasion de “faire” président. Lui qui n’a eu de cesse de rejeter le protocole républicain, de fouler au pied la tenue qui sied à un président de la République, se fond dans un cérémonial britannique suranné, le plus solennel au monde.

Nicolas Sarkozy est volage. Invité à s’exprimer devant le Parlement de Westminster, il a de fait tourné le dos à Angela Merkel, trop rigide et stricte, insensible à ses avances pour tenter de séduire, en ne ménageant pas ses peines, la perfide Albion. Manque de retenue, manque de références historiques, Nicolas Sarkozy n’a d’yeux que pour le modèle anglo-saxon. Son libéralisme, ses sucess story. On voudrait nous faire croire que l’opinion publique britannique est béate devant le président français. La présentation retenue par la majorité de la presse française est tronquée, orientée.

Comme le rappelle le quotidien suisse Le Temps “Pourtant, l’image du président s’est presque dégradée plus vite en Grande-Bretagne que dans son propre pays. Il y a un an, il était décrit comme un réformateur ambitieux, qui ferait entrer une France ossifiée dans le XXIe siècle. Aujourd’hui, il est tourné en dérision par la presse britannique qui voit en lui un être vibrionnant et peu sérieux, “speedy Sarko”.

« La France ne veut pas d’un type à la fois ordinaire, caractériel et flamboyant à l’Elysée », écrivait le Times hier. Le Daily Mail relève que c’est ”la première fois que la photo de la femme nue d’un chef d’Etat en exercice (est) vendue à des fins commerciales” et s’étonne que des autocollants aient été rajoutés sur les disques rappelant que la chanteuse était en week-end à Windsor. Le Guardian lui joue les ingénues : “Pourquoi toutes les femmes au gouvernement sont-elles jolies ? (...) Une féministe serait en droit de se demander où sont les moches ? (...) Pourquoi ne sont-elles pas au gouvernement ?”.

Ce n’est pas parce que les tabloïds se vautrent dans le people, le casting Elite de la délégation française, la minceur et la coquetterie des ministres qui accompagnent Nicolas Sarkozy, la beauté de sa femme, que le fond a changé. Attention à la beauté du diable, aux beaux parleurs, aux publicités tapageuses. Le charme a les limites de la raison.

Il y a peu de chance que derrière le parcours enflammé devant le Parlement, demain les choses changent concrètement. L’effet insulaire joue a plein. La Grande-Bretagne demeure le cheval de Troie des Etats-Unis dans la construction européenne. Depuis de Gaulle, les choses ont peu évolué si ce n’est l’abandon par Nicolas Sarkozy d’une vision, d’une certaine idée de la France. Sous prétexte de pragmatisme, le chef de l’Etat a délibérément fait le choix d’un alignement sur Washington qui aujourd’hui ouvre les portes à un rapprochement avec le Royaume-Uni. Le gaullisme a vécu.

Henry Moreigne

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