Franchise médicale : ça se précise
La ministre de la Santé et du Sport, Roselyne Bachelot-Narquin, a annoncé hier que seront mises en place quatre franchises médicales
de 10 euros chacune par foyer et par an.
Sur les visites médicales, les
examens biologiques, les achats de médicaments et l’hospitalisation. Le
projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008, présenté
en septembre prochain, devrait se ménager la possibilité de les
réévaluer chaque année, en fonction de l’évolution du "trou" de la
sécurité sociale. Du fait de la pyramide des âges, celui-ci ne pourra
que se creuser. Les franchises, forcément, augmenteront donc
indéfiniment. N’en seront exemptées que les personnes dans des
"situations sociales très dégradées".
Ce qui a suffi à ce que Martin
Hirsch, Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté un temps en désaccord, se dise "rassuré". Scélérate position pour qui se prétend de gauche, puisque les revenus modestes les subiront de plein fouet.
Le problème n’est pas celui de la responsabilisation des patients mais
de corriger les graves inégalités d’accès aux soins qui dissuadent les
familles les plus modestes du recours aux soins primaires", résume avec
pertinence Gérard Bapt, député PS de la Haute-Garonne.
Même Michel
Chassang, le président du premier syndicat de médecins libéraux, la
CSMF, déclare que les franchises risquent "de retarder l’accès aux
soins des plus démunis". Sondage CSA publié hier : 61% des Français
considèrent "plutôt comme une mauvaise chose" cette mesure. Le candidat
UMP l’avait annoncée. Smicard sarkoziste qui te lèves tôt, ces
franchises tu paieras. Commences-tu enfin à comprendre ?
Olivier Bonnet