Hausse du coût de la vie en France
L’indice INSEE ne dit pas le coût de la vie
L’indice officiel des prix sert de référence pour ajuster les salaires, retraites, minima sociaux. Or il ne reflète pas l’impact réel des hausses sur le pouvoir d’achat.
Quoi de plus désagréable que cette impression d’être pris pour un nul en économie domestique, un incapable pour gérer son budget, un consommateur inconsidéré, ne sachant pas saisir les bonnes affaires ? Mois après mois, année après année, le fossé se creuse entre un indice des prix officiel naviguant régulièrement, depuis longtemps déjà, en basses eaux (1,8 % en 2005), et le « ressenti », comme on dit, d’une grande majorité de concitoyens, le vécu d’une vie nettement plus chère. Ce divorce n’a rien de mystérieux. L’INSEE annonce d’ailleurs la couleur : Son Indice des Prix à la Consommation (IPC) « n’est pas un indice de dépense, ni un indice du coût de la vie ».
Il est établi chaque mois à partir du relevé de quelque 200 000 étiquettes, sur un millier de types de biens et de services. L’IPC mesure la variation du niveau général des prix. Cet outil sert aux économistes pour calculer des données macroéconomiques. ( par exemple le produit intérieur brut, établi après prise en compte de l’inflation), pour faire des comparaisons entre secteurs, entre pays. Mais il est aussi utilisé - c’est là que le bât blesse - comme référence pour revaloriser chaque année le SMIC, les retraites, les minima sociaux, ainsi que, dans les branches professionnelles et les entreprises, à l’heure des négociations salariales, pour déterminer le niveau des hausses annuelles.
Lorsque l’INSEE annonce une augmentation du pouvoir d’achat de 2,4 % en 2006, provoquant un cocorico du ministre de l’Économie, Thierry Breton, c’est en prenant en compte l’évolution des salaires et cet indice des prix qui, pourtant, précisément, ne reflète pas l’impact des hausses sur les capacités d’achat, cela pour de multiples raisons.
L’INSEE calcule l’IPC à partir d’un échantillon de produits, certes représentatifs, mais aussi en fonction de leur poids dans la consommation « moyenne ». Les loyers, par exemple, pèsent à hauteur de 6 % dans ces dépenses types. Alors que, en réalité, de nombreux ménages y consacrent 30 %, voire plus, de leurs ressources. Du coup, l’impact des hausses des loyers, plutôt soutenues ces dernières années (un rythme annuel de 4,6 % depuis 2000, selon la FNAIM), se trouve minimisé. Il en va de même pour d’autres postes de dépenses incompressibles, violemment touchés par la valse des étiquettes, comme le fioul domestique pour le chauffage (il a augmenté de 60 % en cinq ans, mais n’intervient que pour 0,72 % dans l’indice), le gaz (en hausse de 20 % depuis un an, il pèse 1,11 % dans l’indice). Ou encore les fruits, en hausse de 7 % sur les douze derniers mois, et qui ne sont retenus qu’à hauteur de 1 % dans l’IPC.
Autre limite à la pertinence de l’indice pour évaluer la cherté de la vie : l’IPC intègre régulièrement des produits nouveaux, résultats d’innovations technologiques. Produits chers à leur arrivée sur le marché, mais dont le prix baisse ensuite notablement, à mesure de leur diffusion dans le public. L’INSEE enregistre ces baisses qui influent sur l’indice global. Or, pour beaucoup, ces articles ne relèvent pas de la consommation courante. L’impact des baisses se trouve dans ce cas surévalué pour les foyers à revenus modestes. De même, l’indice ne prend pas en compte l’apparition de nouveaux comportements : « L’indice des prix des communications téléphoniques ne cesse de baisser, mais le budget télécoms des ménages ne régresse pas parce que nous passons plus de temps au téléphone et qu’il y a de plus en plus de portables », note Robert Rochefort, directeur du Crédoc.
S’ajoute à cela la problématique de « l’effet qualité ». Des articles disparaissent régulièrement du marché et sont remplacés par d’autres, semblables, mais de qualité différente. L’INSEE, qui mesure les prix « à qualité constante », entre ces nouveaux produits dans son indice, mais en éliminant l’effet sur le prix dû à cette différence de qualité. Résultat, le tarif des ordinateurs, objets d’innovations incessantes, a été divisé par quatre dans l’indice entre 1998 et 2006. Or, chacun peut le constater, si le prix des micros a diminué, la baisse n’a pas pris, loin de là, de telles proportions.
D’autre part, l’INSEE ne retient pas dans son indice un certain nombre de dépenses comme l’achat d’un logement ou d’une voiture, considérés comme de l’investissement. S’ensuit, au total, une forte surestimation du pouvoir d’achat réel. Selon un calcul de l’Institut national de la consommation (INC), publié dans le dernier numéro de la revue 60 millions de consommateurs, le revenu brut moyen par ménage (revenu d’activité, du patrimoine et prestations sociales) a augmenté en un an, de juin 2005 à juin 2006, de 68 euros, soit une progression de seulement 0,9 % du pouvoir d’achat. Et sur cette modeste somme, 47 euros sont partis dans des hausses de prix, ne laissant que 21 euros d’augmentation réelle.
1er septembre 2007. Yves Housson
Exemples de hausses des prix 2000-2006. Voici ce que vous coûtaient vos produits courants et ce que vous déboursez :
2000 et en
francs |
2006 |
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Petits trucs pour ne pas faire exploser votre budget:
Les petites économies commencent au supermarché. Voici donc quelques règles faciles à appliquer et peu contraignantes.
Vérifier votre budget et tenez-vous à celui-ci. Par exemple, le budget mensuel des courses alimentaires
Faites vos courses sans vos enfants Ils sont les rois de l'achat compulsif, celui qui fait exploser le budget des courses. Vous pouvez aussi responsabiliser vos enfants à cette occasion en leur confiant un budget (5€ par exemple) pour qu'ils se fassent plaisir. Ils apprendront ainsi à gérer leur argent progressivement.
Faites les courses aux heures creuses. On est toujours plus détendu lorsqu'il n'y a pas grand monde dans le supermarché. On peut alors comparer le rapport qualité/prix au kilo, vérifier les étiquettes, prendre son temps au lieu de choisir n'importe quel produit et oublier des achats importants.
Faites une liste. Cette liste synthétisera les achats dont vous avez besoin et rien de plus. Si vous vous en tenez à cette liste non seulement vous n'aurez pas à ressortir et risquer d'autres achats, mais en plus vous saurez exactement comment composer votre caddie et n'achèterez pas de produits inutiles.
Utilisez de l'argent liquide plutôt que votre carte bancaire. Si vous n'avez que 20 € en poche, vous n'en dépenserez pas 30 ! Vous vous êtes fixé un budget et connaissez quel montant vous avez à dépenser. Prévoyez ce montant et rien de plus. Vous ferez ainsi des économies en ne prenant que ce dont vous avez besoin. Votre carte bancaire ne vous dira jamais : "tu dépasses le budget". Une étude américaine a démontré que les personnes qui payent en liquide dépensent 12% à 18% en moins lors de leurs courses.
Ne prenez que les bons de réduction qui vous sont utiles. Votre supermarché vous offre souvent des bons d'achat. Mais il vous pousse aussi à acheter d'autres produits dont vous n'avez pas forcément besoin en vous présentant une offre très alléchante. Si vous n'utilisez que les bons d'achat dont vous avez besoin, vous ne dépasserez pas votre budget avec des produits inutiles.
Le site bon de réduction.com vous propose toute sorte de réductions pour des achats en ligne. Vous trouverez également ce genre de bon sur radins.com
Vérifiez les dates de
péremption.
Vérifiez votre note. Il peut arriver que la caissière vous ait compté un article en double ou qu'une erreur se soit glissée dans un code barre. En vérifiant les prix, sur place, vous éviterez des déconvenues.
Mises bout à bout, ces petites astuces vous permettront de réduire la facture de vos courses.
Source : www.voseuros.com (2007)