Flamme olympique: ce qui s'est vraiment passé à Paris
Lors du mémorable et pathétique parcours de la flamme olympique à Paris, lundi, les télés, tenues à l'écart par les policiers, les officiels et la foule, n'ont pu tout montrer... Que s'est-il vraiment passé? Le vrai et le faux.
Des projectiles ont été lancés contre les athlètes: vrai
Au stade Charléty, Christophe Dominici confiait à LEXPRESS.fr déplorer que les porteurs de la flamme aient reçu de l'eau et des yaourts durant le parcours. Le bus où était réfugié la flamme aurait par ailleurs essuyé des jets de pierre. Les images les plus choquantes ont concerné les athlètes en fauteuil roulant - une jeune Chinoise et le pongiste français Emeric Martin - assaillis par des manifestants pro-Tibet ou s'abritant d'une pluie de projectiles variés. Triste spectacle...
La torche ne s’est jamais éteinte: faux...
...
même si Qu Xing, le numéro 2 de l’ambassade de Chine à Paris, qui
s'était déjà illustré en comparant le soulèvement tibétain aux
violences urbaines de novembre 2007 à Villiers-le-Bel, affirme le
contraire... Interrogé sur le fait que l’on a vu à la télévision des
agents de sécurité chinoise étouffer la flamme, il répond: "Non, moi je
n’ai pas vu cela. Je ne pense pas qu’elle ait été éteinte". Une fine
flammèche aurait-elle continué à brûler, invisible aux yeux des autres
téléspectateurs? On peut en douter. La préfecture de police de Paris
explique que la torche a bien été soufflée, à cinq reprises au total.
D’abord en raison d'une "défaillance technique", puis quatre fois pour
être mise à l'abri dans un bus, "pour des raisons de sécurité", à la
demande des représentants du Comité d'organisation des Jeux de Pékin.
Charles Platiau/Reuters
Des manifestants à Paris.
Douillet a dû défendre son badge pacifiste: vrai
Selon L'Equipe,
l'ambassadeur de Chine en France, Kong Quan, a menacé de faire arracher
le sage badge "Pour un monde meilleur" arboré par les porteurs de la
flamme si le Comité national olympique et sportif français ne leur en
interdisait pas le port. Ce à quoi David Douillet a répondu: "Ils n'ont
qu'à essayer de me l'enlever et ils vont voir ce qui va leur arriver!"
L’ex-judoka s'est donc affiché avec son slogan pendant son relais, tout
comme la plupart des autres athlètes français.
Les policiers français ont été plus violents que les bobbies britanniques: vrai et faux
Le
parcours de la flamme à Londres a été moins perturbé qu’à Paris. Les
bobbies anglais estiment n’être intervenus qu’une "petite quarantaine"
de fois et annoncent une dizaine d'interpellations. Le bilan est plus
lourd côté français: la police a dû immobiliser de manière musclée plus
d’une centaine de manifestants, à cause de "l’amateurisme des officiels
chinois" qui n’ont pas su gérer la situation, selon Joaquin Masanet,
secrétaire adjoint du syndicat Unsa-Police, entendu sur RMC.
Mais seules 18 personnes ont été interpelées. Quant à la violence des
immobilisations, elles sont proportionnelles à la passion des
manifestants: "Comment voulez-vous les évacuer dans le calme?"
s'interrogeait Joaquin Masanet. Question violences, d’après les
nombreuses vidéos Internet et reportages télévisés, les policiers des deux capitales ont fait match nul.
Les policiers ont usé de peinture contre les drapeaux tibétains: vrai
D'après les témoignages de certains manifestants, les policiers présents lors du passage de la flamme ont usé de méthodes pour le moins radicales. C'est ce qu'affirme Antoine, notamment, qui a fait parvenir ce message à 20minutes.fr: "Bonjour, je reviens juste du parcours de la torche et je peux vous dire que les forces de l'ordre n'ont rien à envier aux méthodes chinoises!!! J'avais un tee shirt avec l'inscription: libérez le Tibet! et le drapeau au dos et ils ont commencé à me le peindre avec de la peinture blanche puis ils me l'ont arraché et je suis rentré torse nu chez moi!! Bravo la justice, bravo la libre expression et vive la liberté!!!»
Reporters sans frontières s'est également indigné après que les forces de l'ordre ont confisqué aux manifestants des banderoles RSF où les anneaux olympiques prennent la forme de menottes ou la Une de Libération "Libérez les JO!" Ce même Libération qui, dans un article daté de ce mardi, relate la fouille des sacs par les autorités et la confiscation des banderoles anti-chinoises. Le quotidien cite le témoignage de Jacques, un manifestant indigné: "C'est incroyable, ils m'ont confisqué le petit drapeau tibétain. C'est quand même pas une arme ce drapeau, non!" Devant l'Assemblée nationale, les policiers ont également confisqué les drapeaux tibétains de certains manifestants venus se joindre aux élus.
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