Le métro censure la Une de Courrier International
L'EXPRESS.fr
La régie publicitaire de la RATP, Métrobus, a refusé d'afficher dans le métro une affiche de la Une de Courrier international qui comprenait en titre secondaire "Sarkozy, ce grand malade". "On est dans l'ordre de la censure politique si on ne peut plus critiquer le gouvernement" a déclaré le directeur du magazine.
Un titre de Courrier International a fait tiquer les dirigeants de Métrobus. D'après notre confrère Rue89, le magazine avait livré à la régie publicitaire de la RATP deux versions d'affiche: l'une avec "Sarkozy, ce grand malade", la seconde avec "Vu de Madrid: Sarkozy, ce grand malade" (voir les affiches).
La régie pub a dit niet, probablement échaudée par les affaires autour de la pub Ryanair ou du fameux SMS.
Le directeur du magazine Philippe Thureau-Dangin a souligné qu'il n'y
voyait "pas malice", avant de préciser qu'il avait proposé de remplacer
"grand malade" par "malade de l'ego". "Métrobus estimait qu'en tant
qu'afficheur, il risquait d'être accusé de diffamation", a-t-il
expliqué. "On est dans l'ordre de la censure politique si on ne peut
plus critiquer le gouvernement", a insisté Philippe Thureau-Dangin,
pour qui il n'y aurait eu aucun problème si l'affiche avait porté les
mots "Bush, ce grand malade".
"La rédaction de Courrier s'est
creusée les méninges pour trouver un titre adéquat, toujours différent
du titre original de l'article", précise Rue89. Titre original de l'article acerbe d'El Pais, daté du 14 février dernier: "Sarkozy, c'est fini", en français dans le texte.
"Au niveau de Monaco"
Le
directeur adjoint du quotidien espagnol y livre une charge violente
contre le président français: "La maladie dont souffre Sarkozy n'a pas
la gravité du cancer de la prostate de Mitterrand, mais elle touche un
organe vital s'il en est: l'ego. Celui du président est d'évidence
atteint d'une hypertrophie probablement incurable", juge Lluis Bassets,
avant de livrer une accablante conclusion "Ce triomphe (qu'il a obtenu)
a le don de déprimer beaucoup de Français car il rabaisse la République
au niveau de la Principauté de Monaco." La double page du Courrier du jeudi 21 février propose d'autres articles de la presse européenne tout autant féroces à l'égard du chef de l'Etat.