Estrosi : l'UMP est "une armée mexicaine, sans véritable chef"
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L'ancien secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-Mer poursuit ses critiques sur son propre parti, "un machin snob", en s'en prenant particulièrement au secrétaire général Patrick Devedjian.
Christian Estrosi (Sipa)
L'ancien
secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-Mer Christian Estrosi, récemment
élu maire de Nice, s'en prend une nouvelle fois, dimanche 30 mars, à
son parti, l'UMP, dans lequel il voit désormais "un machin snob" et
"une armée mexicaine, sans véritable chef".
Dans une interview que publie Le Journal du dimanche,
Christian Estrosi, que l'on dit proche de Nicolas Sarkozy, estime que
le parti au pouvoir s'articule autour d'un "organigramme, qui empile
les fonctions et titres, et dont je ne connais toujours pas les règles
de fonctionnement".
"A force de devenir un machin snob, l'UMP n'est plus audible. Ses
messages sont confus, brouillés", ajoute-t-il un peu plus loin dans
l'interview.
"Ces nombreuses nominations sont faites pour faire plaisir à tout le
monde, mais outre que je ne fais pas partie des gens à qui il faut
donner quelque chose pour qu'ils soient contents, l'UMP ressemble
désormais à une armée mexicaine, sans véritable chef. Tout ce beau
monde va se marcher sur les pieds".
Devedjian, particulièrement visé
Christian Estrosi reproche notamment à Patrick Devedjian, secrétaire
général de l'UMP, de ne pas faire évoluer le parti après la défaite
qu'il a subie aux municipales et cantonales de ce mois-ci.
"Patrick pouvait s'interroger sur son action. Sur ses résultats. Il n'a
donné aucun signe qu'il allait changer de 'ligne'. En est-il seulement
capable?", s'interroge-t-il.
Selon lui, "au lendemain de ces municipales, il fallait au parti majoritaire un électrochoc" qui lui a fait défaut.
Dans un entretien accordé au magazine L'Express paru jeudi, Christian Estrosi critiquait déjà durement l'UMP et Patrick Devedjian.
"Nous ne faisons plus bouger aucune ligne, nous ne portons plus aucun
message, nous n'apportons plus aucune proposition concrète",
déplore-t-il dans les colonnes de L'Express. (avec Reuters)